Quelles différences avec les autres thérapies manuelles (ostéopathie, chiropractie, etc…) ?
La différence la plus notoire est peut-être le contexte de gravité que nous utilisons en manipulant nos patients en position debout.
La neurophysiologie nous enseigne que le cerveau n’utilise pas de la même façon les informations sensorielles entrantes (vestibule, vision, proprioception, etc…) en position couché ou en station debout.
Le tonus musculaire (tout particulièrement les multifides du rachis) et les ajustements posturaux ne sont pas les mêmes en posture bipède.
Comme nos techniques manuelles ne répondent à aucune règle de manipulation structurelles (axes, bras de levier, rotations , etc…), il nous est possible de traiter les patients debout, avec la pesanteur comme amplificateur thérapeutique, en utilisant des manipulations neurosensorielles adaptées en rythme et en intensité.
Au final, le résultat sera biomécanique puisque le patient retrouve élasticité, liberté articulaire et diminution, voire abolition, de sa douleur.
Quel rapport avec la « méthode Moneyron » ?
Jean Luc Safin a été l’élève de Jean Moneyron et ils ont partagé leur quotidien thérapeutique professionnel pendant plus de 20 ans. Ce patrimoine commun n’a pas d’équivalent.
C’est le Dr Bourdiol, après une visite au cabinet début 70, qui a attribué à J.Moneyron la paternité des techniques, ignorant que ce dernier les avait
observé auprès d’une religieuse guérisseuse : « sœur Gérard » Chabrit.
Les premiers kinésithérapeutes formés à ces techniques manuelles ont choisi d’adopter le terme générique d’orthopractie et de les confronter à l’application de la physiologie et des neurosciences pour optimiser leurs utilisation.
Le sous-titre « Thérapie Manuelle Neuro Intégrée » est venu par la suite, pour souligner l’importance et le rôle du système nerveux central dans l’application et l’explication de nos techniques.
Qui pratique ces techniques ?
L’Orthopractie est enseignée aux professionnels de santé habilités au touché thérapeutique (principalement kinésithérapeutes et/ou ostéopathes). Les manipulations ne nécessitent pas de qualités physiques particulières et sont donc praticables par tous les gabarits de soignants.
Si les techniques paraissent simples, il ne faut pas s’y tromper, elles exigent rythme et rigueur d’organisation. Cela veut dire qu’il ne peut y avoir de traitement standard. Ça complique un peu la tâche…mais c’est ce qui fait de nous des thérapeutes!
Y a-t-il des risques pour le patient ?
Les techniques sont non invasives, n’utilisent ni force ni bras de levier. Pour les qualifier nous utilisons le mot manipulation, mais celui-ci doit être pris au sens neurologique et non pas structurel. La cible est la représentation mentale, physiologique ou altérée, que chaque individu a de son corps à un moment donné. Du bébé au grand senior en passant par la femme enceinte, elles sont adaptables à tous en fonction des indications et sans aucun risque. Bien que l’acte thérapeutique soit bref et qu’il soit le plus souvent inutile de répéter les séances, la remarquable durabilité des résultats semble témoigner d’une probable recalibration du contrôle postural.
Cerise sur le gâteau, l’utilisation réfléchie de la pesanteur en temps réel (posture debout durant la séance), réduit tout risque iatrogène.
Quel rapport avec la posturologie ?
La posturologie a pour objet d’analyser la capacité, bonne ou mauvaise, qu’a le cerveau de conserver le contrôle du corps dans l’action. Cette capacité posturocinétique détermine la facilité avec laquelle chacun peut répondre aux besoins inhérents à l’exécution d’une tâche quelconque. Dans la vie courante ou dans le sport de haut niveau, c’est un élément essentiel puisqu’elle détermine les habiletés motrices.
La kinésithérapie occupe une place de choix dans les traitements posturaux puisqu’elle peut intervenir sur différentes composantes du système : proprioception (y compris l’appareil manducateur et les praxies linguales), le vestibulaire via les bilans et la réhabilitation.
Si nous nous appuyons systématiquement sur les publications scientifiques pour expliquer la physiologie du contrôle moteur, de la douleur, de son modèle BioPsychoSocial, des émotions, etc… Nous n’utilisons plus les tests enseignés en posturologie clinique ou de recherche de restriction de mobilité, qui ont l’inconvénient d’être opérateurs dépendants, ne sont malheureusement pas validés et reproductibles.
Nous privilégions davantage les bilans centrés sur la perception qu’a le patient de sa douleur, de son état fonctionnel et de ses capacités aux mouvements (avant, pendant et après séances).
Par son originalité à manipuler homme debout, dans sa posture génétiquement programmée, la Thérapie Manuelle Neuro Intégrée est un outil de premier choix.
Pour quelles pathologies ?
Notre cible privilégiée regroupe l’ensemble des pathologies fonctionnelles, comme les Troubles et Douleurs Musculo Squelettiques (rachialgies, tendinopathie, arthralgies, névralgies, etc..) et les perturbations cognitivo-spatiales comme les sensations vertigineuses (les vertiges avec nystagmus seront adressés aux thérapeutes formés en réhabilitation vestibulaire).
Si nos traitements sont plus souvent connus et utilisés à titre curatif, ils ont aussi une place de choix en préventif et dans des domaines aussi variés que la pédiatrie, la gériatrie, le sport amateur ou de haut niveau, etc…